Mario Canonge est un pianiste martiniquais. À partir de 1979, il étudie la musique à Paris et participe à plusieurs groupes. Il joue avec Fal frett, puis la Manigua, avant de créer le groupe de jazz-rock-fusion Ultramarine, avec Nguyen Lê, Etienne Mbappé… Très inspiré par les deux grands noms antillais du piano, Marius Cultier et Alain Jean-Marie, c’est un pianiste reconnu et virtuose, et il devient vite très demandé. Il crée Sakiyo avec Michel Alibo, puis entame une carrière en solo avec “Retour aux sources” en 1991. C’est un tournant qui le voit renouer avec la musique de ses racines, la mazurka, la biguine mélangée au jazz et au zouk. En 2002, Mario monte Sakésho, avec Andy Narell, Michel Alibo et Jean-Philippe Fanfant. Coté Afrique, Mario joue avec Etienne Mbappé, Gino Sitson, Manu Dibango, etc. En 2004, nouveau virage, cette fois-ci très jazz – tout en restant caribéen – avec Rhizome. Jacques Schwarz-Bart et Roy Hargrove sont de la partie. En 2011, Mario Canonge publie Mitan, un album jazz salué par la critique. Mario enregistre également avec le guitariste dominiquais Cameron Pierre. L’album est produit par Courtney Pine qui dans la foulée fait appel à Mario pour son nouvel album, House of Legends, en 2012. C’est aussi à cette période que nait un trio prometteur baptisé CAB, et formé avec le chanteur camerounais Blick Bassy et le percussionniste brésilien Adriano Tenorio DD. Avec Michel Zenino, avec lequel il joue des standards en résidence au Baiser Salé depuis dix ans, Mario monte un quintet formé avec Josiah Woodson, Ricardo Izquierdo et Arnaud Dolmen, qui débouche sur l’album Quint’Up (2018). La même année, Mario publie un nouvel disque sous son nom, Zouk Out, avec Michel Alibo, Arnaud Dolmen et Adriano Tenorio. Enfin, Mario est par ailleurs le parrain du festival Première Rencontre Autour du Piano.
Pour ne pas perdre le contact avec le public, ni la dynamique enclenchée par le festival Première Rencontre Autour Du Piano depuis douze ans maintenant, l’association Gwadloup Groove lance le concept original et « made in Guadeloupe » du Piano à Bretelles. Comme l’explique son président, Steve Nuissier, ce substitut économique du piano, représente également ici la solution de remplacement temporaire du festival, durant les années compliquées que nous venons de vivre en raison des problèmes sanitaires. C’est la DAC Guadeloupe – et donc le Ministère de la Culture – qui a permis la réalisation du Piano à Bretelles, grâce à un financement dédié. Gwadloup Groove s’est alors tournée vers les structures Antilles Média en Guadeloupe et Jazz And People à Paris, pour réaliser ces portraits de pianistes qui ont marqué le festival ces dernières années. À Paris, c’est Vincent Bessières, partenaire de longue date du festival – il avait fait venir le concept At Barloyd’s en 2019 – qui en a assuré la réalisation. En Guadeloupe, des prestataires locaux ont par ailleurs été mis à contribution, comme Agnès Djafri (visuel), Mickael Benjamin (son), Passerel Prod (images d’archives), afin de renforcer le réseau et la coopération autour du festival. Au long de ces portraits, on retrouvera ainsi des entretiens, des extraits de concerts ainsi qu’un volet pédagogique, car la transmission reste un objectif fort pour l’association. Le premier de cette série de portraits sera celui du pianiste Franck Amsallem et sera publié ce mardi 15 mars 2022 sur les réseaux sociaux, le site du festival et celui d’Antilles Media.